Contribution au SDRIF-E : des ambitions mais attention à la réalité et aux moyens !

Le schéma directeur de la Région Île-de-France (SDRIF-E) est le document de référence pour la planification stratégique afin d’encadrer la croissance urbaine, l’utilisation de l’espace et de favoriser le rayonnement international de la région. L’objectif est de garantir un cadre de vie de qualité aux Franciliens à l’horizon 2040.

Notre contribution, en tant qu'association d'usager.es des mobilités en Nord-Yvelines (transports en commun, vélo et marche) est principalement liée au chapitre 5 sur les Mobilités, et plus particulièrement §5.1 Accessibilité à tous les Franciliens et §5.2 Mobilité de proximité à l'échelle des bassins de vie

Nous saluons certaines des ambitions décrites dans le SDRIF-E, mais elles nous semblent en décalage avec la réalité d'aujourd'hui et prévue sur les années à venir. Et certaines priorités nous paraissent aberrantes.

Notre périmètre est plus particulièrement l'Est de la communauté urbaine GPS&O (soit environ de Conflans aux Mureaux, sur les deux rives de la Seine)

Ce SDRIF-E contient des ambitions que nous ne pouvons que saluer, en particulier reconnaissant « l'importance du développement de l’offre bus » / « les efforts majeurs produits sur les réseaux locaux, en fréquence comme en finesse de desserte, permettent une complémentarité étroite et efficace ».

Cependant, ces ambitions nous paraissent en décalage avec la politique actuelle sur les bus, vues sur les réseaux Poissy-Mureaux et Achères-Conflans intégré dans Cergy-Pontoise Confluence.

Malgré la croissance démographique dans notre zone, passée et à venir, les refontes de réseau se sont faites d'abord par rationalisation en enlevant des moyens lors du changement, et ensuite à moyens constants.

Nous saluons évidemment la proposition d'un Transport en commun en site propre (« TCSP_RD190 ») entre Triel-sur-Seine et Carrières-sous-Poissy. Mais les concertations passées prévoyaient une livraison pour 2022, toujours pas effective.

Développer le bus, c'est lui donner plus de moyens (plus de conducteurs et plus de bus), mais il faudrait assumer que ça réclame aussi de lui donner la priorité par rapport aux voitures en rendant celle-ci parfois moins attractive.

On y voit par exemple le câble Vélizy-Villacoublay - Point de Sèvres (n°61 p138).

À l'échelle de notre bassin, nous regrettons vivement l'absence d'un câble entre les Mureaux et Meulan permettant de développer les transports en commun, le pont actuel étant engorgé par la circulation auto et camions.

Il n'y a de toute façon aucun projet autour des Mureaux (même si EOLE arrive)...

Deux demandes avaient été mentionnées par l'AUT dans sa contribution du 16 août 2023 :

• Extension T13 à Cergy
• • => elle a bien été ajoutée (n° 15 page 138)
• Raccordement T13 pour permettre des missions St-Germain <> Achères
• • => elle n'est malheureusement toujours pas prévue

Dans un cadre plus régional :

Certains gros investissements se basent sur des chiffres peu réalistes , comme la ligne 18 sur le plateau de Saclay au milieu des champs (par exemple pour Christ de Saclay, il est prévu 14 000 voyageurs par jour en moyenne, soit pour comparer autant qu'à La Motte-Piquet-Grenelle.)

La seule explication est la volonté de construire énormément sur des terres agricoles - ce qui semble peu compatible avec la volonté de Zéro-Artificialisation-Nette à horizon 2050.

Par ailleurs, c'est du très long terme, ce qui est souvent nécessaire en termes de mobilités

Un autre exemple est la construction de la nouvelle gare de Bry-Villiers-Champigny (n°67) qui selon l'AUT-IdF aurait dû être dépriorisée par rapport à la réfection de Val-de-Fontenay.

Le VIF est évidemment important et nous nous réjouissons qu'il existe.

Nous serons attentifs aux détails (?) qui peuvent empêcher que les grands projets soient réellement utilisables (par exemple sur la passerelle entre Carrières-sous-Poissy et Poissy, et la coordination avec la gare de Poissy et la route vers Saint-Germain-en-Laye)

La collaboration avec les représentants des associations cyclistes est insuffisante à ce jour. C'est un gros axe d'amélioration qui gagnerait à être mieux affirmée dans le SDRIF-E, et plus vraie dans la réalité.

La marche est reconnue comme une modalité majeure (1^er moyen de rabattement sur les gares), nous souhaitons aussi que cette ambition s'exprime concrètement !